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D'après Beckett - Sens Et Sensation III

QUAND: 11 décembre 2017

QUOI: Journée d'études

QUI: Étudiant.e.s du séminaire Samuel Beckett, l’espace vide et le théâtre phénoménologique

OÙ: LANTISS, Université Laval

À l’automne 2017, des étudiants de maîtrise et de doctorat en Littérature et arts de la scène et de l’écran et en Études littéraires de l’Université Laval s’engageaient dans la découverte de… l’«esprit beckettien». Le séminaire Samuel Beckett, l’espace vide et le théâtre phénoménologique, que j’ai eu le plaisir de partager avec eux, les invitait à explorer la possibilité de faire ressortir leur vision ou leur sentiment personnel de cet univers lancinant. Le défi une fois lancé, une série de d’interrogations ouvrirent le champ de la création. Comment exprimer ce que l’on ressent devant une œuvre qui nage dans l’indéfinition, qui efface le sens, qui résiste aux interprétations, aux catégorisations ? Réduire le spectateur à une sorte de caisse de résonnance devant les sensorialités qui émanent de l’œuvre, à une conscience nouvelle, en train de naître, de faire corps avec l’œuvre… C’est ainsi que les neuf créateurs de la 3e édition du projet «[d’]après Beckett» ont essayé de composer avec l’expérience du vide, des questions sans réponse et du vécu de la pure présence. Leurs créations sont ouvertes au public, à son regard et à ses questions. [Liviu Dospinescu, professeur au Département de littérature, théâtre et cinéma, Université Laval] PROGRAMME

Winnie-Willie [installation lumineuse, 2017] [Janik Bouchard, Doctorat en littérature et arts de la scène et de l’écran] Au dispositif énonciatif négatif par le vide-silence d’Oh les beaux jours correspond un dispositif visuel négatif du vide lumineux. Winnie-Willie varie de l’apparaître au disparaître en jouant sur la perception de ce qui ne peut se dire, mais seulement se montrer, où le vide prend de l’épaisseur, délivrant un message incertain et étrange. Les corps réduits à des visages-traces répondent à une certaine schématisation du couple selon Beckett. La lumière, matériau d’énonciation, contribue à la définition du mode de présence produisant des effets de jeux d’oppositions, comme des oxymores en paires réversibles : ombre-lumière, blanc-noir[-bleu], transparent-opaque, intérieur-extérieur. L’interaction des contraires ouvre au figural et trace une sorte de point de fuite en quête d’une réception phénoménologique. Cette fissure transversale lumineuse évoque les souvenirs fragmentés de Winnie. Le beau jour évoqué est à venir ou passé, jamais au présent. Censuré [lecture – monologue pour le théâtre, 2017] [Anne Larcher, Maîtrise en littérature et arts de la scène et de l’écran] Ce texte vise à retransmettre la solitude et l’isolement vécus par une personne atteinte de troubles mentaux en retranscrivant le discours intérieur d’un tel patient. Il cherche aussi à sensibiliser en rapport à ce que vivent ces personnes, en rapportant ce qu’elles expriment rarement, étant dans une continuelle autocensure. Il s’approche de l’esprit Beckettien par sa source, plus que par sa forme. Chambre noire [installation, 2017] [Julie Meschine, Maîtrise en littérature et arts de la scène et de l’écran] Cette boite noire vous invite à observer, à travers un trou, des fragments d’images qui rendent compte d’actions performées à partir d’objets inspirés de l’univers de Beckett. Je me suis interrogée sur le morcellement du corps de certains de ses personnages (Winnie de Oh les beaux jours, Nell et Nagg de Fin de partie et la bouche de Not I) pour créer un portrait en creux de ces figures, par le biais d’une « boite des objets perdus », synthèse visuelle de certains principes de l’imagerie beckettienne. Pour cela, je me suis appuyée sur les formes que prennent ces personnages au corps contraint par leur défectuosité ou leur enfermement, mais aussi sur leurs répliques qui concernent une condition physique incomplète. Ce dispositif vise à se rapprocher de l’usage de la télévision dans l’œuvre de Beckett et permet un rapport de proximité privilégié du spectateur à l’œuvre, tout en provoquant pourtant une certaine curiosité frustrée car elle dirige et restreint son regard. L’insondable muscle creux [lecture – monologue pour le théâtre, 2017] [Annick Hélie, Maîtrise en études littéraires] Ma création met en scène un monologue, où prend forme le débat intérieur d’une femme sur sa réalité, ses doutes personnels et amoureux. Dans un moment de grande solitude, elle remet en question sa vie. Est-ce de la folie, de la schizophrénie, ou simplement un manque, une envie d’amour ? Hic et Nunc [performance, dance-théâtre, 2017] [Sylvain Gagné, Ph.D, Doctorat en littérature et arts de la scène et de l’écran] Cette chorégraphie souhaite allier les techniques Shaolin Kung Fu et Shaolin Tai Chi avec la danse. Mise en mouvement d’un corps qui danse dans un esprit… beckettien. La chose n’est pas donnée d’avance. Tout comme dans le Nô japonais, il n’y a qu’un seul personnage sur scène, comme le Shité (celui qui fait, qui agit) qui danse sur une musique, ou plutôt sur un «bruitage rythmique» (Zeami) exposant au public un corps ayant beaucoup de vécu. Il prend appui au sol via le Bo, lequel deviendra tout au long de la chorégraphie, un adjuvant, soit pour les postures et enchainement de combat avec un adversaire imaginaire, soit, plutôt, pour la réalisation de mouvements lents et hasardeux, toujours au risque de la chute inévitable. Il s’agit là d’un rituel répétitif à faire et à refaire patiemment, proche de l’immobilité, sans but ni procédé narratif explicites. K-cendres [lecture – texte bref, 2017] [Cassandra Dion, Maîtrise en études littéraires] K-cendres, c’est trois voix/personnages qui s’entrechoquent. Trois voix de femmes. L’une s’appelle Cassandre; l’autre, Sandre; et la dernière, K. Cette dernière est la dépositaire de toutes ces voix que l’on a fait taire, de tous ces traumatismes... Loin des vivants (si vivants il y a), perdue au fond d’un gouffre, elle se décompose. Son corps se défait, son crâne s’ouvre, mais les voix persistent. Toujours. Le texte K-cendres répond à la Cassandre (le personnage) de Michèle Fabien qui, elle-même, fait écho à celle de Christa Wolf. Il est aussi né d’une volonté de mettre en scène un personnage féminin et mythique (Cassandre) dans un univers beckettien, inspiré de celui de L’image et de La dernière bande, mais dont la forme et le contenu s’inscriraient aussi dans la lignée des univers exclusivement féminins de Beckett tels que Berceuse et Pas moi. Jeu [performance théâtrale - théâtre-monologue, 2017] [Essouma Long , Doctorat en littérature et arts de la scène et de l’écran] Il s’agit d’un monologue qui traite de la question du jeu. Le sujet acteur nommé E, déclare jouer, il joue avec lui-même et les autres. Il joue comme Lui. Il joue avec vous, avec tout! Nous avions bien voulu dans le cadre de ce travail expérimental, inspiré du modèle Beckettien, tenter une immersion dans le métier d’acteur. Bien que cette ambition ne pût être explorée dans sa plénitude, compte tenu du temps qui nous est imparti, nous avions articulé notre travail sur certains paramètres tels que la synchronisation et le rythme. Nos observations des modalités du jeu inspirées de Beckett se poursuivront. Beckett en scène [théâtre court - lecture, 2017] [Jeanne Lods, Maîtrise en communication publique - journalisme international] Cette pièce méta-théâtrale rend hommage à la pensée beckettienne. La scène séparée en deux par un rideau noir. Sur le côté gauche, un groupe de personnages appelés "C"(représentant des artistes de tout genre) se font "classer" par un autre personnage ("A", représentant la logique) qui les dirige vers une des trois portes à l'arrière de la scène, selon les styles et genres de chacun. A leur pose des questions pour comprendre ce qu'ils font afin de terminer vers quelle porte elle va les diriger. Du côté droit, dans un espace vide et sombre, un homme en noir, entre 60 et 70 ans, marche au hasard. A est intrigué et va à sa rencontre, lui pose des questions pour essayer de le comprendre puis elle le suit et imite son allure. A finit par retourner voir les "C" qui donnent chacun leur avis sur "B". Finalement, aucune réponse n'est fixée et A accepte de laisser "B" dans son espace sans le diriger vers une porte. Beckett fractal [performance, 2017] [Anissa Lebbad, Maîtrise en études littéraires/ arts de ls scène et de l'écran] Dans cette création, j'ai tenté d'expérimenter l'espace vide et la distinction temporelle grâce à l'art fractal. Pour cela j'ai choisi la projection immersive , via un vidéoprojecteur. J'aspire faire vivre une expérience sensorielle et meditative consciente. ************* informations: Liviu Dospinescu Tél. : 418 656-2131, poste 5624 Liviu.Dospinescu@lit.ulaval.ca remerciements: LANTISS Harold Boivin, Technicien en travaux de recherche et d’enseignements Théâtre/Cinéma

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